vendredi 28 avril 2017

Hiver arctique

4 de couv' :
Comment peut-on poignarder un enfant ? Au coeur de l'hiver arctique, en Islande, un garçon d'origine thaïlandaise a été retrouvé assassiné. Il avait dix ans. Crime raciste ? Le commissaire Erlendur mène l'enquête, s'acharne et s'embourbe. Il ne comprend plus ce peuple dur et égoïste qui s'obstine à vivre dans une nature hostile. L'absurdité du mal ordinaire lui échappe...


Décidément, les enquêtes d'Erlendur se suivent et ne se ressemblent pas, et c'est tant mieux ! Et difficile d'en parler sans tout dévoiler et gâcher ainsi le plaisir des futurs lecteurs.

Un casse-tête que cette enquête pour notre commissaire, qui va devoir en faire, des allers-retours entre les différentes relations de la jeune victime avant de relier le tout et d'enfin découvrir la vérité.

Encore une fois, un très bon polar.

PS : le roman suivant dans la série est  Hypothermie, que j'ai déjà lu, et dont je vous invite à suivre le lien ;-)
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lundi 24 avril 2017

L'homme du lac

4 de couv' :
Il dormait au fond d'un lac depuis soixante ans. Il aura fallu un tremblement de terre pour que l'eau se retire et dévoile son squelette, lesté par un émetteur radio recouvert d'inscriptions en caractères cyrilliques à demi effacés. Qui est donc l'homme du lac ? L'enquête révèlera au commissaire Erlendur le destin tragique d'étudiants islandais confrontés aux rouages implacables de la Stasi.

Cette enquête d'Erlendur, atypique par le contexte et le déroulé, m'a tout simplement enthousiasmée.
Elle se base essentiellement sur le passé islandais et allemand au début de la guerre froide. Ou comment décrire la découverte de la réalité derrière le rideau de fer à cette époque et comment chacun pouvait en payer le prix... Jusqu'au cadavre découvert de nos jours dans ce lac. Et non, je ne dévoile rien. Juste que l'on comprend vite que le meurtre a un lien avec ce contexte historique, la question étant tout au long du roman, jusqu'à la toute fin, qui est le cadavre, qui est le meurtrier ?

Une belle enquête d'Erlendur, une belle reconstitution historique.
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vendredi 21 avril 2017

La voix

4 de couv' :
Mauvais publicité pour l'hôtel de luxe envahi par les touristes ! Le pantalon sur les chevilles, le Père Noël est retrouvé assassiné dans un sordide cagibi juste avant  le traditionnel goûter d'enfants. La direction impose la discrétion, mais le commissaire Erlendur ne l'entend pas de cette oreille. Déprimé, assailli par des souvenirs d'enfance douloureux, il s'installe dans l'hôtel et en fouille obstinément les moindres recoins...

Enquête compliquée pour ce cher Erlendur, la complication venant essentiellement de sa vie privée et non seulement de l'enquête en elle-même. Beaucoup d'allers-retours dans son passé, dans celui de la victime aussi et sans que les deux se rejoignent, le tout en fait un ensemble cohérent  et plaisant à lire et à suivre.

(par contre, si Noël vous déprime habituellement, évitez de le lire à ce moment-là).

Une très bonne enquête d'Erlendur, qui, sur sa vie personnelle, finit sur une note d'espoir.
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lundi 17 avril 2017

La lettre de Queenie

4 de couv' :
Vingt ans que leurs chemins s'étaient séparés. Il a suffit d'une lettre de Queenie, lui annonçant qu'elle allait mourir, pour qu'Harold Fry décide de la retrouver. Alors qu'il traverse, à pied, l'Angleterre, Queene, de son côté, redoute les retrouvailles. Comment lui dire ce qu'elle cache depuis tant d'années ? Dans une seconde lettre, Queenie lui raconte toute l'histoire. Il est temps de se libérer de cette culpabilité qui la ronge. Mais qu'a-t-il bien pu se passer, il y a vingt ans, dans cette petite ville du sud de l'Angleterre, pour qu'elle veuille la quitter et ne jamais y revenir ?

Je me méfie toujours des livres qui sont dans la continuité du succès d'un livre précédent. La lettre de Queenie n'est évidemment pas la suite de La lettre qui changea la vie d'Harold Fry arriva un mardi (note aux auteurs anglais : c'est juste pour nous casser les pieds que vous faites des titres aussi longs ?) .
Et est très différent du premier. On alterne entre les souvenirs de Queenie (et, effectivement, tout ce qu'elle n'a pas pu dire a Harold Fry) et le présent (le quotidien de la clinique et le suivi du parcours d'Harold). Il y a de l'humour, de l'émotion et pour ma part, une grosse frustration de quasi pas me rappeler de certaines parties de l'autre livre.

Bref, malgré ma méfiance première, je n'ai absolument pas été déçue de cette lecture, mais je recommande de lire les deux à la suite.
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vendredi 14 avril 2017

Pottsville, 1280 habitants

4 de couv' :
Shérif de Pottsville, 1280 habitants, au début du vingtième siècle, Nick Corey évite de trop se fatiguer à se mêler des affaires de ses administrés. Débonnaire, apparemment pas très malin, il se laisse même contester et humilier en public. Comme si ça ne suffisait  pas, il est cocu et pourrait bien perdre son poste aux prochaines élections. Il décide donc de commencer à faire le ménage...


Le ton est donné dès le quatrième de couverture. Tout ce que je peux dire c'est que pour moi la lecture a été jubilatoire de bout en bout. Vu la maison d'édition (dont je ne me lasse pas de faire la pub jusqu'ici), on n'est plus dans un polar noir, du moins du genre que je préfère, mais il est clair que la qualité est là.

Donc : western + humour + polar = un cocktail à déguster sans modération !
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lundi 10 avril 2017

La pluie de néon

4 de couv' :
Avant de passer sur la chaise électrique, Johnny Massina rapporte au lieutenant Dave Robicheaux que sa tête serait mise à prix par les colombiens. En effet, ce dernier avait découvert le cadavre d'une jeune femme dans le bayou et refusé de croire à la noyade accidentelle. Son acharnement à découvrir la vérité provoque une réaction en chaîne de morts violente qui ramène à sa mémoire des souvenirs cauchemardesques, le poussant à chercher l'oubli dans des bars miteux  où son reflet dans les miroirs se brouille, comme la lumière des néons à travers les vitres mouillées de pluie.

Il s'agit ici du tout premier roman de la série des Dave Robichaux. Ce qui aurait pu être un premier opus d'une série un peu maladroit comme c'est souvent le cas se trouve en fait être la solide fondation de la série. L'auteur a particulièrement bien pensé et posé les jalons de ce qui fera le succès de la série : ambiance, descriptions visuelles et olfactives des lieux, description psychologique du personnage central, son environnement (lieu de travail, son entourage...).
Il n'y a rien à jeter, toute la série est déjà là et ce fut un vrai plaisir pour moi de lire ce premier tome après avoir commencé la série par hasard avec le deuxième tome (je devrais vraiment faire ça pu souvent à la bibliothèque, prendre un ouvrage de cette maison d'édition au pif, je ne suis jamais déçue, que des bonnes surprises !).

Du pur bonheur !
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vendredi 7 avril 2017

Une saison pour la peur

4 de couv' :
Chargé de convoyer deux condamnés à mort vers le lieu de leur exécution, Dave Robichaux tombe dans une embuscade et récolte une balle dans la poitrine. Traumatisé par ce retour de la violence dans sa vie, il se laisse néanmoins convaincre par un ami de rejoindre la force spéciale présidentielle sur les stupéfiants. Chargé d'infiltrer la mafia de la Nouvelle-Orléans, il devient l'ami de Tony Cardo, le caïd de la drogue, et croise le chemin de Bootsie Mouton, son premier amour.
Hanté par son passé, obligé de mener double jeu, Dave doit affronter la peur qui est ancrée en lui pour sortir de l'enfer où le destin l'a mis et où il risque de se perdre.

De toute la série des Robichaux que j'ai lus jusqu'à présent, je crois bien que celui-ci est le meilleur.

Le portrait de ce personnage, ses doutes, sa douleur, ses interrogations, sa volonté d'aller au bout de sa mission (tout en se payant le luxe de résoudre une autre affaire) en font l'un des meilleurs que j'ai lu en polar noir. Les autres personnages ne sont pas en reste et le déroulement de l'action, un rythme parfaitement dosé font que ce polar va longtemps rester pour moi la perfection dans le genre.
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lundi 3 avril 2017

La supplication

4 de couv' :
"Des bribes de conversations me reviennent en mémoire... Quelqu'un m'exhorte :
- Vous ne devez pas oublier que ce n'est plus votre mari, l'homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n'êtes pas suicidaire. Prenez-vous en main !"

Tchernobyl.  Ce mot évoque dorénavant une catastrophe écologique majeure. Mais que savons-nous du drame humain, quotidien, qui a suivi l'explosion de la centrale ?
Svetlana Alexievitch nous laisse entrevoir un mode bouleversant : celui des survivants, à qui elle cède la parole. L'évènement prend alors une tout autre dimension.
Pour la première fois, écoutons les voix suppliciées de Tchernobyl.

Comment dire ? Vu de loin, surtout à l'époque, Tchernobyl fut, et reste, une abomination. Dans le détail de ce recueil de témoignage, j'ai du mal à trouver les mots.

Le sacrifice de ceux qui ont été envoyés pour intervenir sur la centrale, la façon abominable dont ils sont morts est au-delà des mots. Juste pour info : j'ai vu récemment un court reportage sur Fukushima, maintenant, et le fait que l'on envoie des robots pour sonder la centrale. Et qu'il ne "survivent" que quelques heures après leur entrée sur le site. Je vous laisse imaginer pour des humains...

Mais il n'y a pas que cela dans cet ouvrage, il y a aussi la façon dont les populations ont été évacuées, les actions des unités, les témoignages de chaque acteur, à chaque niveau de cette horreur. Pas seulement sur les faits, mais sur leur ressenti, leur incompréhension face à quelque chose (cela revient souvent) qu'ils ne voient pas. Sans compter, du côté des officiels ou responsables de tout niveau, la loi du silence que l'on ferait bien ne pas briser pour sa propre sécurité ou pire par simple foi aveugle dans la version officielle.

Ce livre a le mérite d'exister entre autres pour nous éclairer enfin sur ce que nous n'avons perçu qu'à distance à travers ce qu'on nous a laisser en savoir à l'époque (aussi bien par leurs officiels que par les nôtres, rappelez-vous le sketch de Coluche...). Et par ces témoignages, de "vivre" au plus près ce que les populations ont subi.
Rien de bon dans tout ça...
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