mercredi 29 juillet 2015

Terminus Belz

4 de couv' :
Il s'appelle Marko Voronine. Il est en danger. La mafia le poursuit. Il croit trouver refuge sur Belz, une petite île bretonne au large de Lorient coupée de tout sauf du vent. Mais quand le jeune ukrainien débarque du ferry, l'accueil est plutôt rude. Le métier du grand large en a pris un coup, l'embauche est rare sur les chalutiers et les marins rechignent à laisser la place à un étranger. Et puis de curieuses histoires agitent en secret ce port de carte postale que les locaux appellent "l'île des fous". Les hommes d'ici redoutent par-dessus tout les signes de l'Ankou, l'ange de la mort, et pour Marko, les vielle légendes peuvent se montrer aussi redoutables que les flingues de quelques tueurs roumains.
Tricotant avec brio un huis clos inquiétant et une course-poursuite haletante, Emmanuel Grand mène son thriller d'est en ouest à un train d'enfer.


Voici un polar qui est loin de tenir toutes ses promesses (ou plutôt celles de sa campagne de pub). Assez inégal, comme si l'auteur hésitait entre plusieurs styles de polars, je n'y ai de plus pas trouvé la "course-poursuite haletante"promise dans le quatrième de couverture.
J'ai eu la désagréable impression que l'auteur avait utilisé différentes ficelles qui existent dans le polar, en oubliant qu'un bon et vrai auteur de polar n'en aurait utilisé qu'une seule et s'y serait tenu : ici, ce mélange des genres fait que du coup, ça part dans tous les sens et n'aboutit nulle part par manque de cohérence. Que ce soit l'histoire en elle-même ou la structure du roman.
Et si mettre en parallèle les deux histoires que sont la vie sur l'île d'un côté et la la mafia roumaine de l'autre, était au départ une bonne idée, le résultat s'avère au final un pétard mouillé.

Voilà pour le polar en lui-même.

Ce qui m'a particulièrement déplue, en tant que bretonne, est que non seulement l'auteur pompe allègrement "La légende de la mort" d'Anatole Le Braz (qui est en gros un recueil de légendes de la fin du XIXème siècle, ce que Emmanuel Grand n'a visiblement pas compris) mais surtout qu'il fait passer les bretons de ce siècle pour de gros ploucs arriérés bornés et superstitieux.
Le cas typique du bobo parisien qui n'a jamais mis les pieds en Bretagne mais croit tout savoir sur sa culture en la confondant avec un ersatz de folklore qu'il tronque en le survolant.

A éviter absolument si on ne veut pas se sentir insulté en tant que lecteur amateur de bon polar et/ou en tant que breton.
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