dimanche 19 juillet 2015

Mr. Mercedes

4 de couv' :
Foncer sur une foule dans sa SL 500 12 cylindres : le moment le plus grisant de la vie de Mr Mercedes.
Et le carnage lui a tellement plus qu'il n'a qu'une envie : recommencer. Au plus vite...
Délaissant le fantastique, Stephen King se glisse avec une jubilation contagieuse dans le moule du polar. Revenu de tout mais toujours tenace, son inspecteur Bill Hodges rejoint les figures emblématiques du roman noir américain.


Stephen King se lance dans le polar, certes. Il s'y lance tout d'abord modestement, car il ne s'agit pas ici de son genre de prédilection, mais il reprend assez vite le dessus, suffisamment pour que ce soit un honnête polar de bonne facture, avec un dénouement à la King qui m'a fait oublier où j'étais (dans mon bureau, en attendant la fin de mon heure et demi de pause déjeuner et heureusement que j'avais bien calculé le timing sinon j'ouvrais en retard) tellement il était prenant.

On retrouve bien la patte de King dans un certain nombre de détails, qui reprend les classiques du personnage de l'ex-flic désabusé un brin alcoolo et suicidaire qui ne peut lâcher une affaire, les liens tissés avec son entourage pour mener à bien son enquête, l'inévitable femme fatale.
Comme souvent maintenant dans bon nombre de polars, les chapitres dédiés au criminel nous font entrer dans sa tête, à cette différence près que dès le début, on connaît son nom et son métier. Tout l'intérêt pour nous lecteurs est de voir comment notre héros va progresser dans l'enquête jusqu'à l'identifier et le retrouver. Et l'arrêter...

Une certaine auto-dérision aussi est glissée dans ce polar : diverses allusions à ses romans ou des films tirés de ses romans (le personnage évolue dans le monde réel, donc "Ça", "Christine", "Sac d'os" ne peuvent être que de la fiction pour ses personnages) mais aussi une allusion à une de ses nouvelles ("Bon ménage" dans "Nuit noire, étoiles mortes") faisant sous-entendre que le personnage central et son ex-co-équipier en sont eux-mêmes issus, nous rappelle à nous lecteurs (si besoin !) que nous avons entre les mains une fiction.

Un bon polar donc, surtout pour un premier polar, avec un défaut qui se situe hélas dans un des personnages clés où on a du mal à croire qu'elle puisse être aussi douée tellement elle cumule de prime abord autant de lacunes. Mais un personnage féminin à la Steven King finalement (voir "Dolores Claiborne" par exemple) où ses faiblesses ne sont qu'apparence.

Un très bon moment de lecture en tout cas !
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