dimanche 19 mai 2013

Une métamorphose iranienne

2 de couv' :
Le cauchemar de Mana Neyestani commence en 2006, le jour où il dessine une conversation entre un enfant et un cafard dans le supplément pour enfants d'un hebdomadaire iranien. Le cafard dessiné par Mana utilise un mot azéri, et les azéris, peuple d'origine turque au nord de l'Iran, sont depuis longtemps opprimés par le régime central. Pour certains d'entre eux, le dessin de Mana est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et un excellent prétexte pour déclencher une émeute. Le régime de Téhéran a besoin d'un bouc émissaire, ce sera Mana. Lui et l'éditeur du magazine sont arrêtés et emmenés dans la prison 209, une section non officielle de la prison d'Evin, sous l'administration de la VEVAK, le ministère des Renseignements et de la Sécurité nationale... Au bout de deux mois de détention, Mana obtient un droit de sortie temporaire. Il décide alors de s'enfuir avec sa femme.
Bouleversant, une métamorphose iranienne est une plongée en apnée dans le système totalitaire kafkaïen mis en place par le régime iranien.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire en regardant la couverture, rien à voir avec Kafka !

Mais comme chez Kafka beaucoup d'absurde, un absurde cruellement réel hélas puisque c'est sa propre histoire que raconte l'auteur. Une BD militante, réaliste, mais non dénuée d'humour et de poésie. Humaine, en somme. Comme son auteur.

Et il y a un peu de Quino dans les dessins, l'humour, la poésie et la subtilité.

D'une dictature à l'autre...
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