vendredi 2 novembre 2012

Vendetta

4 de cou' :
La Nouvelle-Orléans, 2006. La fille du gouverneur de Louisiane est enlevée. Le kidnappeur, Ernesto Perez, se livre aux autorités mais demande à s'entretenir avec Ray Hartmann, un obscur fonctionnaire qui travaille à Washington dans une unité de lutte contre le crime organisé. A cette condition seulement, il permettra aux enquêteurs de retrouver la jeune fille saine et sauve. Commence alors une longue confrontation entre les deux hommes, au cours de laquelle Perez va, peu à peu, faire l'incroyable récit de sa vie de tueur à gages au service de la mafia.
Dans ce thriller exceptionnel, R. J. Ellory retrace cinquante ans d'histoire du crime aux Etats-Unis, mêlant avec une virtuosité étonnante les faits réels et la fiction.


Malgré un démarrage un peu lent - où on s'attache à des personnages qu'on ne reverra (presque) plus par la suite - et des longueurs, ce livre reste pour moi un très bon moment de lecture. Les adeptes de polars à multiples rebondissements genre film d'action détesteront (d'ailleurs, contrairement à ce qui est dit en quatrième de couverture, je ne considère pas ce roman comme un thriller), mais pour ma part j'ai toujours eu une préférence pour les polars à évolution progressive et dégageant une certaine ambiance. J'espérais cependant une meilleure description de la Nouvelle Orléans.

Le postulat de départ aussi pourrait en gêner plus d'un : on voit mal, dans la réalité, le FBI ou toute autre autorité accepter de passer plus d'une semaine à écouter les mémoires d'un tueur de la mafia pour retrouver une personne, fut-elle la fille d'un gouverneur. Mais c'est justement là le point : sans la moindre preuve, indice ni début de début de piste, on les voit mal refuser, bien que le nombre de jours écoulés me paraît encore moins réaliste même si c'est justement cette durée qui permet de tout mettre en place ("tout quoi ?" me direz-vous : impossible de le dire sans tout raconter !).
Mais une fois accepté ce postulat de départ, on se laisse porter par l'histoire et... l'Histoire.

J'ai en effet globalement apprécié cette h(H)istoire de la mafia américaine qui rejoint - du moins dans ce roman - celle des Etats-Unis (et je dois être pourtant la seule personne de ma génération dans le monde occidental à n'avoir jamais vu un seul film de la série du "Parrain"). Ce déroulement sur plusieurs dizaines d'années a d'ailleurs ce point commun avec "Seul le silence".
A force de lire l'histoire d'Ernesto Perez, on en arriverait presque à oublier au fil des pages son côté "tuer est ma vocation et je le fais de façon créative", d'autant qu'on en apprend de belles sur certains de ses commanditaires. Et qu'on finit par ne plus savoir par moment qui est du bon ou du mauvais côté. Et s'ils existent d'ailleurs, tout semblant parfois se mélanger.

D'où le dénouement en coup de théâtre. Que j'avais pressenti environ 80 pages avant sans trop savoir sur quoi cela allait déboucher.

Pour cet auteur, ce n'est pas mon polar préféré, mais un bon moment de lecture.
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