dimanche 25 novembre 2012

Polars maliens


4 de couv' :
Flics à la brigade criminelle de Bamako, le commissaire Habib et son fidèle adjoint Sosso, sont confrontés à trois meurtres au cyanure dans le quartier pauvre de Banconi, à l'apparition d'une vague de faux billets et à une émeute populaire.
Dans "L'Honneur des Kéita", c'est le meurtre d'un marabout qui expédiera nos deux limiers au fin fond de la brousse malienne...
Comme tous les flics du monde, Habib et Sosso affrontent quotidiennement le lucre, le crime et la misère humaine, mais, jusque dans le meurtre, l'Afrique Noire reste unique. La misère s'y étale en pleine rue avec son cortège de violence et de corruption et, comme si ça ne suffisait pas, la hiérarchisation traditionnelle des rapports sociaux, l'influence des castes, et des rapports familiaux et la toute puissance d'un rapport magique au monde, viennent encore compliquer la tâche de nos deux flics.
Et pourtant, ils s'en sortent... Comme les deux policiers navajos de Tony Hillermann, ils débusquent la tragédie derrière l'enquête policière et donnent au monde l'image, idéale certes, de ce que serait la police si elle n'était pratiquée que par des humanistes.

4 de couv' :
Au coeur du pays Dogon, une série de morts bizarres alerte les autorités maliennes. L'affaire est délicate : les Dogons, très attachés à leurs traditions, vivent en marge de la société et sont redoutés pour la puissance de leur magie. Le vieux commissaire Habib, à la sagesse et au flar légendaire, est envoyé sur place. Mais le village entier se tait obstinément, et un étrange sorcier à tête de chat veille au respect absolu de l'omerta...


Malgré quelques maladresses d'écritures dans les deux premières enquêtes du commissaire Habib, on se prend vite d'affection pour lui et l'inspecteur Sosso, son adjoint.

Leurs enquêtes restent de facture classique, le tandem qu'ils composent aussi (l'ancien plein d'expérience avec le jeune plein d'enthousiasme et prenant des initiatives risquées qui font mouche cependant), mais l'auteur prend plaisir à faire découvrir son pays à ses lecteurs et rien que pour ça, ses romans valent la peine d'être lus.
Chaque histoire est l'occasion de découvrir un aspect de la société malienne, décrite sans angélisme ni concession (en particulier sur sa police politique) mais non sans une certaine affection non plus.

J'y ai retrouvé, non sans bonheur, une certaine façon de dire les choses et de concevoir la vie que j'avais particulièrement appréciée dans la série des Mma Ramotswé, mais dans une version moins idéaliste.

Mention spéciale à "L'empreinte du renard", le mieux écrit et abouti des trois, qui a l'avantage cette fois de nous faire découvrir la communauté des Dogons.
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