mardi 22 mai 2012

L'heure du chat

4 de couv' :
New York, juin 1938 : on découvre le corps d'une infirmière dans un vieil immeuble. Le détective privé Fintan Dunne commence son enqête. Curieusement, toutes les pistes convergent vers des membres de l'élite américaine, fascinés par les théories eugéniques nazies. De l'autre côté de l'Atlantique, l'Allemagne assiste au triomphe d'Hitler. Tiraillés entre morale et patriotisme, quelques officiers des services secrets tentent de mettre un frein à la folie du dictateur : l'heure du chat, celle où l'on choisit son camp, a sonné...
Dans ce thriller captivant, Peter Quinn décrit avec subtilité les rapports troubles qu'entretenaient l'Allemagne et les Etats-Unis, à la veille d'un conflit qui a changé la face du monde.


Dense roman de 604 pages, ce polar n'a pas une construction classique : en dehors d'une enquête dont la mise en place est assez longue (j'adore ce genre de polars !), le roman alterne les séquences se déroulant à Berlin et celles ayant lieu aux Etats-Unis.
Cela peut dérouter le lecteur, d'autant que, finalement, ce qui se passe à Berlin a surtout un intérêt pour le côté historique du polar, un peu moins pour ce qui est de l'enquête. Et que seul un personnage fait finalement le lien entre tous et n'apparaît que dans les moments cruciaux de l'enquête.

Sur l'enquête en elle-même :
Très bon polar, même en mettant le côté historique de côté. Plutôt pas mal même, pour un premier roman. Les éléments s'emboîtent bien, on retrouve le côté classique de ce genre de polar se déroulant dans les années 30-40 (le détective privé ancien flic désabusé, la/les femmes fatales, les flics plus ou moins ripoux de l'époque aux enquêtes expéditives et qui trempouillent plus ou moins dans des trucs pas très nets - grosse pensée pour les romans à la Ellroy -, coups durs, les potes, une certaine ambiance typique de ce genre de polars, etc.).
Mais l'auteur sait très bien mettre en place et utiliser ces aspects traditionnels de ce genre de polar en y mettant sa sauce personnelle qui relève le tout (oui, m'sieurs-dames, c'est pas le tout d'avoir la bonne recette, encore fait-il avoir le talent et ce petit plus qui fait qu'on va tous apprécier ce qu'on a dans l'assiette. Enfin... le livre).

Sur l'aspect historique :
Même si j'ai trouvé très intéressant les passages traitant du Berlin de 1938, je suis un peu dubitative sur l'intérêt de ces passages dans l'enquête. Il y a un lien, certes, dévoilé dans le quatrième de couverture et très vite dans le début du roman, mais cela prend finalement beaucoup de place pour peu d'influence dans la compréhension de l'énigme et aucune dans le déroulé de l'enquête par  Fintan Dunn.
Mais : en adepte des évocations historiques, j'y trouve mon compte. J'ai découvert un personnage - l'amiral Canaris, qui a réellement existé - et une reconstitution romancée de ce qu'a pu être sa vie à cette époque qui semble tenir la route.
J'ai beaucoup aimé la reconstitution d'une société américaine qui se remet (ou essaye de se remettre) de la crise de 1929, ainsi que la reconstitution du contexte politique de l'époque.

Enfin, l'ensemble en fait un bon polar, très bien construit, comme je les aime.
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