lundi 16 avril 2012

Les humains, entre Terre et Mars

4 de couv' :
Les terriens décident de coloniser Mars en dépit (ou à cause) de la guerre nucléaire qui pointe à l'horizon sur Terre. Après quelques tentatives infructueuses, ils parviennent, et à quel prix, à s'installer et à y développer pour les uns, leurs propres rêves, espoirs et envie, pour les autres afin de suivre la ligne officielle et d'en faire une Terre bis. Jusqu'à ce que...




(quatrième de couverture perso, avec tous les défauts qu'il peut comporter, mais le "vrai" est composé des toutes dernières lignes du livre... Il s'agit d'un choix arbitraire de ma part de faire ainsi, je déteste qu'on me raconte la fin de ce que je suis en train de lire)


Deux infos me paraissent importantes avant de parler de ce livre. Tout d'abord, chaque chapitre comporte une date et un titre. La version originale de cet ouvrage allait de 1999 à 2026. La version actuelle, roman futuriste oblige, se déroule de 2030 à 2057.
Deuxièmement, je vais être atypique, mais je ne considère pas ce livre comme étant un recueil de nouvelles et ceci pour deux raisons.
La première est que la plupart du temps, quand on parle de "chronique" la plupart du temps les gens font référence à la définition littéraire et/ou artistique : un ensemble de faits se rapportant à une ligne directrice, ce qui est en effet le cas ici.
Moi j'ai lu cet ouvrage (ai-je eu tort ?) en me basant sur la définition historique de ce mot, ce qui donne un autre relief au livre.

J'ai donc abordé cette lecture sous ces deux angles ici complémentaires.

De prime abord, il s'agit bien de nouvelles, genre que je n'affectionne guère habituellement, mais le fil conducteur fait que je l'ai lu comme un roman et pas comme un recueil de nouvelles. Certes, on ne retrouve pas les mêmes personnages d'une histoire à l'autre, sauf que : il y est parfois fait référence à certains d'entre eux d'un chapitre à l'autre, voire les retrouve-t-on dans d'autres chapitres, même fugacement.
Ce lien conducteur, et en quelque sorte véritable protagoniste du roman, est la colonisation de Mars depuis la première arrivée des terriens jusqu'à, euh, disons la fin (je sais, ça fait bancal de dire cela ainsi, mais je ne vais quand même pas tout vous raconter après m'être embêtée à vous fabriquer un quatrième de couverture !).

Ces nouvelles sont parues à partir de 1945 dans des magazines, d'autres ont été rajoutées par la suite pour la version aboutie du livre. La société américaine qui y est décrite est typique des années 1950 tout en restant assez futuriste, voire visionnaire.

J'ai adoré l'ensemble du livre que j'ai dévoré (alors qu'à la base je ne suis fan ni de science-fiction, ni de nouvelles) tant pour ce qui y est raconté que pour son écriture. Certains chapitres ont plus attiré mon attention que d'autres car ils traitent de thèmes que j'affectionne, certains sont assez poétiques.

J'a bien aimé la description des premières tentatives des terriens pour s'installer sur Mars, en particulier la deuxième, où l'incompréhension entre deux civilisations et leur arrogance réciproque en fait une farce qui se transforme en conte cruel.
J'ai bien aimé aussi le chapitre "Usher II" préambule ou rappel (il faudrait que je trouve la date de parution de cette histoire) de "Fahrenheit 451"...

Fan des romans dits du sud des Etats-Unis, j'ai particulièrement aimé le chapitre intitulé "Tout là-haut dans le ciel" qui traite de la ségrégation, ou comment les noirs américains prennent leur indépendance et leur liberté en décidant de construire leur propre fusée et faire montre d'une solidarité sans faille pour y embarquer. Bradbury avait en tout cas bien compris, à son époque, que la ségrégation avec les persécutions de toute une population, ne pouvait plus durer. Sur ce sujet, ce chapitre est brillant.
Mars fait ainsi office de "terre promise" pour eux, bien plus que pour les autres colons dont les motivations sont aussi diverses et variées que l'esprit d'entreprise, la découverte d'un autre monde, l'ambition d'être les pionniers d'un nouveau monde, ou encore la volonté de répondre aux impératifs d'une technocratie pour qui Mars n'est qu'un territoire de plus où s'étendre.

Et là je peux vous dire aussi que j'ai fait le parallèle entre la conquête de Mars et celle des Amériques, en particulier pour ces raisons qui poussent le terrien lambda à s'installer sur Mars, mais aussi pour les circonstances : les premiers essais infructueux qui loin de décourager, ont renforcé la volonté des terriens, les civilisations perdues, les maladies...

C'est dans l'ensemble une belle réflexion sur la nature humaine et ses motivations quand il s'agit d'entreprendre quelque chose, ce qui en découle, les leçons à en tirer. Mais sommes-nous capables de les retenir ?

En tout cas, ce roman reste très actuel et n'est pas prêt de tomber aux oubliettes.
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