mercredi 7 septembre 2011

Un an chez les français


4 de couv' :

1969 : les Américains marchent sur la Lune. Mehdi, 10 ans, débarque au lycée Lyautey de Casablanca où son instituteur, impressionné par son intelligence et sa boulimie de lecture, lui a obtenu une bourse. Loin de son village de l'Atlas, Mehdi pense être un membre de l'équipage d'Apollo découvrant une planète inconnue : qui sont ces français qui vivent dans le luxe, adorent les choses immangeables, parlent sans pudeur et lui manifestent un tel intérêt ?
Durant une année scolaire animée par une galerie de personnages surprenants, l'histoire émouvante d'un enfant propulsé dans un univers aux antipodes de celui de sa famille.

Rentrée oblige, j'ai fait la mienne avec ce petit garçon marocain (en fait c'est totalement par hasard que j'ai entamé la lecture de ce roman la veille de la rentrée. Ou alors c'est la date qui a inconsciemment dicté mon choix ?).

C'est par ses yeux que nous faisons donc cette rentrée. Trois fossés séparent le petit Mehdi de son entourage : culturel, générationnel et social. Il découvre à travers ce lycée le mode de vie des français : entre clichés, incompréhension et quiproquos, l'intégration dans ce monde tout nouveau où il vient d'être propulsé ne sera pas facile. Pas facile non plus de comprendre les adultes qui l'entourent : leur comportement, bien qu'amical, le rend plus d'une fois perplexe. Et il faut bien admettre aussi qu'ils ne prennent guère le temps de se mettre à sa place (ou alors en étant à côté de la plaque), ni d'adopter leur discours à un enfant de son âge.
Enfin, pour vivre en société, quelle qu'elle soit, il faut en détenir les codes et lui ne les a pas toujours.
Par moment, on ne sait plus si on doit rire de la situation ou être triste pour lui, qui n'arrive pas à s'exprimer clairement. Et son entourage ne l'aide guère.

Ajoutez à cela que même dans sa propre famille, il est souvent un peu en marge : il ne comprend pas toujours ce qu'on lui dit (barrière de la langue : il ne connaît pas si bien que cela l'arabe), et il faut bien e dire, il est parfois un peu sur sa propre planète.

Timide, rêveur, très sensible, en décalage avec le monde qui l'entoure et à cause de cela peu loquace. On a parfois envie de le "secouer" et de lui dire : "mais vas-y, dis les choses, ça simplifiera tout". Sauf qu'on y renonce vite car quand il se décide à parler, dans la panique, les mots dont il est si amoureux sortent difficilement voire n'importe comment. (franchement, je me suis sentie très proche de lui pour toutes ces raisons)
Car amoureux des mots, il l'est. C'est un vrai bonheur de le "voir" lire. Pour nous et pour lui : c'est l'un des rares moments où il se sent vraiment bien.

Un bon moment de lecture sur une mignonne tranche de vie. Et je suis bien contente d'avoir découvert cet auteur, dont je lirai sûrement d'autres romans.

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