samedi 20 août 2011

Tante Mame


4 de couv' :

Tante Mame est une femme imprévisible, émancipée, et fantasque dont la vie est régie par un principe : la liberté. Lorsqu'elle recueille son neveu Patrick, jeune orphelin, ce n'est pas pour l'entretenir dans les convenances ni les conventions, mais pour l'initier à une existence exubérante, pleine de passions cocasses et d'humour, lui donnant ainsi une leçon pour la vie : ne jamais céder au découragement. Hilarant de la première à la dernière page, Tante Mame est un étincelant témoignage de l'humour anglo-saxon, nourri de dérision, d'ironie, de fougue, et le lecteur gardera pour seule nostalgie de n'avoir pas eu, lui aussi, une Tante Mame dans sa vie.


Voici une version américaine et féminine de ce cher Bertie imaginé par P.G. Wodehouse. A ceci près que Tante Mame n'a hélas pas de majordome miraculeux tel que Jeeves pour la sortir d'affaires et pourtant si, elle se sort de toutes les situations catastrophique dans lesquelles elle s'obstine à se retrouver de façon totalement inconsciente ou, pour mieux dire, inconséquente.
Ce n'est pas aussi hilarant que "Jeeves", mais il m'est souvent arrivé d'éclater de rire devant les situations et dialogues ô combien improbables. Ou tenter de m'en empêcher quand je le lisais dans le bus (très frustrant).
 Bref, un très bon moment de lecture, très léger. Idéal en ces beaux jours, en vacances, en week-end.

Voici deux extraits qui présentent bien la personnalité de Tante Mame et donnent le ton du livre.
Le jeune Patrick est orphelin car sa mère est décédée à sa naissance et son père, qu'il connaissait à peine, vient de décéder à son tour.  Sa tante devient donc sa tutrice légale et ils ont ensemble une longue conversation afin de faire connaissance dans la chambre de cette dernière, au petit déjeuner.
"Mon chéri, la richesse de vocabulaire est le signe distinctif de tout intellectuel. Voyons... (plongeant derechef dans le fouillis de sa table de chevet, elle en exhuma un autre bloc et un autre crayon) à chaque fois que je dis un mot que tu ne comprends pas, tu l'écris, et je te dirai ce qu'il signifie. Ensuite, tu le mémorises, et c'est ainsi que tu acquerras bientôt un vocabulaire digne de ce nom. Ô la merveilleuse aventure", s'écria-t-elle, extatique, "que de former un être jeune !" Elle accompagna cette déclaration d'un nouveau geste éloquent qui, cette fois, s'avéra malheureux, car elle renversa la cafetière, sur quoi je notai six mots nouveaux que Tante Mame m'ordonna de rayer et d'oublier immédiatement."


Puis, un peu plus tard, elle demande au petit garçon ce que son père lui a dit sur elle avant de mourir :
"Norah m'ayant prévenu que les menteurs allaient tout droit en enfer, j'avalai ma salive et avouai : "Il a simplement dit que vous étiez une femme très spéciale et qu'être entre vos mains était un sort qu'il n'aurait pas souhaité à un chien, mais que l'on ne choisit pas à qui l'on emprunte et que vous étiez ma seule parente vivante."
Il y eut un silence. "Quel salaud", dit-elle enfin, d'une voix égale.
Je tendis la main vers mon carnet de vocabulaire.
"Ce mot était "salaud", mon chéri", dit-elle, suave. "Cela s'écrit s-a-l-a-u-d, et signifie "feu ton père" !"
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